Les travaux, c'est du boulot, par Praline

La fièvre des travaux frappe aussi chez moi, mais de manière modérée : ici, il est question de papier peint. Mais ne serait-ce que ça, c'est déjà du boulot, d'où le titre.
Difficile comme je suis, j'avais une idée précise du papier peint (alias PP) que je voulais, sans avoir la moindre idée de sa couleur ou de son motif (si motif il devait y avoir). Vous voyez le problème? Après avoir failli perdre la vue devant un catalogue un peu trop kitsch, j'ai jeté mon dévolu sur un PP sobre, légèrement végétal (oui oui c'est possible), assorti d'un uni dans la teinte la plus discrète du monde (blanc cassé). Après des années de fleurs bleues épines rouges sur fond blanc, je voulais CHANGER.
L'ensemble PP - frise - peinture à changer

Sauf qu'avant de me délecter du spectacle d'un champ de coton zen sur mes murs (le motif), il faut décoller le précédent locataire. Et c'est là que j'eus la délectation de découvrir les merveilles du papier vinyle, le papier peint en deux couches pour deux fois plus de douleur au décollage! Inconsciente du danger, je me mets à la tâche (et non à la tache, la peinture c'est pour après), soutenue par un CD des Beatles (le plus dynamique de ma collection, j'ai bien peur).
Sur "Love me do", pas de problème, je laisse la musique me transporter et m'aider à dépasser mes limites (fixées au deuxième échelon de l'échelle). A la fin de la chanson, mon cerveau commence à se liquéfier à cause de la hauteur, mais au moins j'ai atteint cette satanée troisième marche. Reste à redescendre, attraper mes outils et lâcher une, voire les deux pour me mettre au travail. Gulp.
C'est parti, sur "She loves you" (pendant "From me to you", je me remettais de mes émotions). En appliquant la méthode ô combien essentielle du "regarde pas en bas, sinon le sol t'aspire, tu tombes et tu meurs", j'arrive à plaquer la décolleuse tout en haut de mon mur, dans le coin. Et j'attends. Et j'attends. Et j'attends. Sur "Yesterday", je commence à fredonner anxieusement les paroles pour masquer les voix qui me susurrent : ça n'a pas l'air très stable, tout ça. Une pichenette, et tu perds l'équilibre et en tentant de te rattraper tu te brûles la gueule avec la décolleuse, gniark gniark gniark.
Je sens des gouttes de sueur qui dans mon dos imitent les gouttes de vapeur condensées coulant le long du mur.
A mi-chemin de la chanson, mon bras fatigue, je l'abaisse. Mais là, coincé dans le coin, comment atteindre le petit bout de PP qui commence à se décoller, sans lâcher la deuxième main, ni la décolleuse? Je vous épargne mes autres dilemmes du même acabit et vous laisse sur un suspense insoutenable.
J'ajouterai seulement que "Help" est arrivé à point nommé.
Le décollage du papier en bas du mur offre un semblant de répit.
Admirez au passage la tenue fashion (prononcer fachion) de la collection travaux été 2013...
A la fin du CD, j'avais décollé deux lés de papier. Accablée par l'effort, le découragement et la chaleur, j'en suis restée là pour la journée.

Pause beauté (incroyable mais vrai)
Le lendemain matin, j'ai cru que ma peau me remerciait de cette séance de sauna improvisée : TOUTES les rougeurs contre lesquelles je peste au quotidien s'étaient évaporées. Disparues. Je n'avais jamais eu une peau (presque) de la même couleur partout. Sur le coup, j'ai béni la décolleuse (et mes nouveaux produits de beauté fraîchement étrennés), et je me suis remise au travail vaillamment. Mais il s'est avéré que c'était un leurre. Les séances de décolleuse ne s'ajouteront pas au menu des instituts de beauté.

Il reste qu'en trois jours, j'ai fait un sort au papier vinyle et à sa fourbe double-couche.
Etape suivante : la peinture. Mais c'est pas drôle, ça s'est finalement pas trop mal passé, malgré une première couche abominable (La marque de peinture à l'eau monocouche qui commence par "Du" et qui finit par "lux" vous ment, que ça se sache!)

A bientôt pour de nouvelles aventures et, si vous êtes sages, un avant-après!

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