Je crois que si il y a un personnage fictif qui m'a fortement marqué, c'est le Comte Dracula.
Tout commence il y a de cela quelques années, quand j'avais 11 ans (c'est vous dire si c'était hier).
J'étais en vacances chez mes grands-parents dans le Morvan, dans leur grande et vieille maison, et allez savoir pourquoi, j'ai voulu regarder l'adaptation cinématographique de Dracula par Francis Ford Coppola. Je me souviens très bien que c'était déconseillé aux moins de 12 ans, car j'en avais 11 et j'avais un peu l'impression d'être dans l'illégalité tu vois. Donc on a regardé le film en pleine après-midi parce que le soir il ne fallait pas que je me couche trop tard, et puis ça aurait fait encore plus peur de le regarder le soir.
Je n'ai pas énormément de souvenir du film à ce moment là, mais je me souviens par contre très bien que le soir même, au moment d'aller me coucher, je ne faisais pas la fière. Ayant encore en tête Dracula qui se matérialise (ou se dématérialise) en brouillard vert pour passer dans les interstices des portes...
Le résultat: je n'ai pas arrêté de cauchemardé sur les vampires. Au moins jusqu'à 17/18 ans. Super. Je ne me souviens plus de la teneur de ces cauchemars, mais pour faire court, il était question d'un vampire qui me voulait du mal. Original...
Les vampires étaient devenus ma hantise.
A tel point que plusieurs année plus tard, le film est repassé à la télévision et mes parents ont voulu le regarder. J'étais morte de peur à cette idée. Même si évidement j'allais rester cloîtrée dans ma chambre, l'idée qu'il y ait l'image de Dracula dans le salon me terrorisait, comme si il allait pouvoir rentrer chez nous (la fille saine d'esprit, tout va bien).
Gary Oldman dans Dracula (oui oui il est un peu flippant quand même!) |
Une autre fois, au lycée, dans la queue d'attente de la cantine, il y avait des postes de télévision, et (mais quelle idée???) il passait Dracula. Ah ah ah la bonne blague. Inutile de dire que j'ai vite détourné le regard et que je n'en menait pas large (nan mais quelle idée aussi ???).
Bref.
Avec le temps, j'ai commencé à maîtriser un peu mes cauchemars, à savoir que je savais que j'étais entrain de rêver et qu'il ne pouvait rien m'arriver.
Un jour, ma cousine (fan de cinéma et de Tom Cruise à l'époque), a voulu me faire voir Entretien avec un Vampire. Inutile de dire que je lui ai rigolé au nez en lui répondant "jamais de la vie".
Je me suis finalement laissée tenter, car elle m'a affirmé que ça ne faisait pas du tout peur. Elle avait raison et grâce à elle ma peur a disparue. D'un coup d'un seul. Bon, certes, il n'a pas fallu moins que Brad Pitt et Tom Cruise réunis pour en venir à bout, mais je n'avais plus peur des Vampires!
J'ai donc pu un peu plus tard, regarder de nouveau Dracula. Et j'ai adoré ce film. Même pas peur.
Depuis j'adore les histoires avec les vampires.
Donc quand à Noël dernier, on m'a offert Dracula de Bram Stocker, j'étais super contente.
En plus en mini format en papier bible, le bonheur. 920 pages dans 1,8 cm d'épaisseur, couverture comprise!
Tout ça pour en arriver à la teneur du bouquin... On y arrive on y arrive!
Alors c'est un roman épistolaire, mais on ne s'en rend quasiment pas compte car c'est plutôt des extraits de journaux (du genre journal intime, pas la gazette du vampire), donc c'est ultra romancé.
De ce fait, on a le point de vue des différents personnages, ce qui nous fait encore plus rentrer dans l'histoire. Vu que la majorité des personnage a un esprit très scientifique, tout est très détaillé, et très réel. On a vraiment l'impression d'y être et de vivre l'histoire avec eux. C'est vraiment très bien écrit (peu être trop d'ailleurs).
L'ambiance est très bien reconstituée, et d'ailleurs on se rend compte que l'adaptation cinématographique de Coppola est très fidèle.
Par contre, on voit bien que ça a été écrit pas un homme (sans vouloir jouer la féministe). Pour faire simple, la femme n'est utile qu'à être ultra gentille, douce, mignonne, à materner tout le monde. Il est très étonnant qu'elle puisse réfléchir "à la manière d'un homme" et avoir une intelligence égale à celle d'un homme. C'est très explicite. Et très condescendant vis à vis des femmes. On a l'impression qu'il (l'auteur) les adore et les porte aux nues, mais il faut qu'elles restent à leur niveau, l'intelligence c'est pour les hommes. Ah bon. Et les hommes ne doivent pas pleurer. Forcément.
Ah oui et puis la fin aussi... Que de théâtralisation! Que de grandiloquence! Je ne connais pas le terme exacte de ces "figures de style", mais alors... il ne fait pas dans la retenue des sentiments M. Stocker!
"Pendant quelques moments, nos cœurs désespérés battirent à l'unisson, pendant que tous nos amis détournaient, de nous, des regards que brouillaient les larmes".
"Pendant qu'elle parlait, le visage de son mari s'assombrissait et se crispait, comme si une violente passion bouillait en lui, jusqu'à la racine même de son être".
Alors oui, c'est fort, ils combattent un vampire, pas un raton laveur (pourquoi un raton laveur, je ne sais pas...), mais c'est à la limite du "trop" parfois. A tel point que tu t'imagines les personnages portant le dos de leur main à leur front en mode "mais qu'avons-nous fait pour mériter tout cela la vie est trop injuste".
Mais hormis ces deux points "négatifs" (c'était juste pour trouver quelque chose à redire hein), ce bouquin est vraiment super! Il nous plonge dans l'histoire et dans la vie de tous ces personnages (certes un peu caricaturaux), mais ce sont aussi tous ces défauts qui font le charme de ce roman!
Aller, bons cauchemars!
;-)
En plus en mini format en papier bible, le bonheur. 920 pages dans 1,8 cm d'épaisseur, couverture comprise!
Tout ça pour en arriver à la teneur du bouquin... On y arrive on y arrive!
Alors c'est un roman épistolaire, mais on ne s'en rend quasiment pas compte car c'est plutôt des extraits de journaux (du genre journal intime, pas la gazette du vampire), donc c'est ultra romancé.
De ce fait, on a le point de vue des différents personnages, ce qui nous fait encore plus rentrer dans l'histoire. Vu que la majorité des personnage a un esprit très scientifique, tout est très détaillé, et très réel. On a vraiment l'impression d'y être et de vivre l'histoire avec eux. C'est vraiment très bien écrit (peu être trop d'ailleurs).
L'ambiance est très bien reconstituée, et d'ailleurs on se rend compte que l'adaptation cinématographique de Coppola est très fidèle.
Par contre, on voit bien que ça a été écrit pas un homme (sans vouloir jouer la féministe). Pour faire simple, la femme n'est utile qu'à être ultra gentille, douce, mignonne, à materner tout le monde. Il est très étonnant qu'elle puisse réfléchir "à la manière d'un homme" et avoir une intelligence égale à celle d'un homme. C'est très explicite. Et très condescendant vis à vis des femmes. On a l'impression qu'il (l'auteur) les adore et les porte aux nues, mais il faut qu'elles restent à leur niveau, l'intelligence c'est pour les hommes. Ah bon. Et les hommes ne doivent pas pleurer. Forcément.
Ah oui et puis la fin aussi... Que de théâtralisation! Que de grandiloquence! Je ne connais pas le terme exacte de ces "figures de style", mais alors... il ne fait pas dans la retenue des sentiments M. Stocker!
"Pendant quelques moments, nos cœurs désespérés battirent à l'unisson, pendant que tous nos amis détournaient, de nous, des regards que brouillaient les larmes".
"Pendant qu'elle parlait, le visage de son mari s'assombrissait et se crispait, comme si une violente passion bouillait en lui, jusqu'à la racine même de son être".
Alors oui, c'est fort, ils combattent un vampire, pas un raton laveur (pourquoi un raton laveur, je ne sais pas...), mais c'est à la limite du "trop" parfois. A tel point que tu t'imagines les personnages portant le dos de leur main à leur front en mode "mais qu'avons-nous fait pour mériter tout cela la vie est trop injuste".
Mais hormis ces deux points "négatifs" (c'était juste pour trouver quelque chose à redire hein), ce bouquin est vraiment super! Il nous plonge dans l'histoire et dans la vie de tous ces personnages (certes un peu caricaturaux), mais ce sont aussi tous ces défauts qui font le charme de ce roman!
Il a pas plus la classe là? |
;-)
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